2015-1

C'est ici que vous lirez, en juin après notre retour, le récit des aventures malgaches que je ne manquerai pas de vivre avec mes deux fils, Nicolas (42) et François (37), en mai prochain.

Pour vous faire patienter, je vous propose l'historique de la reconstruction de OLATRA, qui a été, comme vous avez pu le voir, ravagée par un grave incendie le 2 décembre 2014 (voir "Journal de bord" de l'année dernière). Trois jours seulement après la catastrophe, qui n'a laissé en place que les éléments de la structure en béton sur pilotis, mon ami Faly s'est activé avec des ouvriers... et n'a eu de cesse, depuis lors, de faire en sorte que nous puissions entrer, lors de notre séjour en mai, dans une "nouvelle" OLATRA.

C'est grâce à Gérard d'Amabatomalama que je peux, régulièrement (grand MERCI à lui !), avoir une bonne idée de l'état d'avancement des travaux : ce sont ses photos, à partir de janvier, que vous verrez ci-dessous ; s'y ajoutent quelques clichés reçus de l'ami Emile, de Foulpointe.

début reconstruction
Le coup d'envoi est donné dès le 5 décembre 2014
le 5 janvier
Les nouveaux pignons en parpaings sont bien visibles le 5 janvier
charpente toit
La charpente pour le toit, le 22 janvier
toiture1
Ravinala pour le toit : c'est parti ! (8 février)
terrasse1
La terrasse aussi avance... (14 février)
escaliers1
L'escalier extérieur sera imposant... (19 février)
fronton
Sur le fronton, le nom de la maison, champignon inclus
façade fin mars
Fin mars, la façade presque terminée
Faly le 14 mars
Le maître d'œuvre, c'est Faly ! (photo Emile Olbrechts)
pilotis début avril
Début avril, les pilotis du sous-sol sont garnis de bambous tressés (photo EO)

escalier inérieur
L'escalier intérieur, vers la mezzanine, n'attend que s
a rampe (photo GB)

rambarde terrasse
Les joints sont blanchis et la terrasse se garnit d'une rambarde (photo GB)

façade le 1er mai
La façade le 1er mai (photo EO)
habillage terrasse de l'intérieur
La terrasse vue de l'intérieur, côté Fénérive Est (photo EO)
matériaux à Olatra
Les premiers matériaux et le début des piliers pour la terrasse
piliers terrasse
Les piliers de la terrasse sont terminés le 15 janvier
cimentage
Cimentage des pignons, le 29 janvier
ravpounj
La couverture du toit, le 14 février
ravpounj suite
La couverture du toit, le 19 février
façade mi mars
La façade, le 14 mars, est pratiquement terminée
arrière mi mars
L'arrière de la maison, le 14 mars
cuisine fin mars
Dans la cuisine, à nouvel évier, nouveaux carrelages
olatra au soleil
Au soleil, Olatra a fière allure le 6 avril (photo EO)
Les fenêtres des deux chambres
Le côté des chambres, sans terrasse, avec le soubassement garni (photo Gérard Bonizec)
terrasse avec planches
La terrasse côté cuisine et living, le 18 avril (photo GB)


agrandissement
La maison du jardin est agrandie pour Paul, le gardien (photo GB)

terrasse habillée
La terrasse est maintenant habillée (photo EO)
cuisine carrelage
Le carrelage de la cuisine est terminé aussi, pour le 1er mai (photo EO)

Mon 23ème séjour, du 14 mai au 4 juin, est donc marqué par la présence de mes deux grand fils, Nicolas et François, qui m'accompagnent pour la première fois.

Voyage sans problème, avec la Fiat Panda, jusque chez René à Viry-Châtillon. Nous décollons avec Corsair, comme d'habitude d'Orly Sud, où François, venu de Bruxelles en Thalys, nous a rejoints à l'heure dite.

Malgré mon impatience de découvrir ma "nouvelle" maison, j'ai organisé une halte à Andasibe, où j'ai passé tant d'agréables séjours avec les guides de l'association Mitsinjo. Nina, le frère de Tô notre chauffeur en 2014, nous attend à Ivato pour nous amener, avec nos gros bagages, jusqu'au Feon'ny Ala. Avec de nombreux arrêts-photos, pour que les jeunes puissent mitrailler (normal, quand on a tout à découvrir !), mais aussi expérimenter l'inévitable bière THB et l'Eau Vive, des fruits inconnus (goyaves, nèfles, tomates en arbre), et même un restaurant qui propose magret de canard et steak Rossini avec foie gras frais poêlé... A Moramanga, on fait encore une halte chez le frère de Nina, qui est sous-préfet de cette région. Ce qui explique qu'on n'arrive à l'hôtel qu'au moment où la nuit tombe : pour rappel, les journées sont courtes à Mada en ce moment de l'année. Dès 19h, nouvelles expériences : rhums arrangés, steak de zébu au poivre vert et yaourt-maison. Mes garçons apprécient les bières malgaches, dont la Gold 8° ! Nous sommes au lit tôt pour être en forme dès 6h30' !

au Feon'ny Ala
Premier matin au Feon'ny Ala ...
association Mitsinjo
... et arrivée à l'accueil de l'association Mitsinjo

Mon ami Christin, ancien président de l'association qui gère la réserve Analamazaotra, nous a rejoints pour le petit déjeuner. Découverte des Pandanus, des Asplenium nidus-avis, des fougères arborescentes, de la diversité de la végétation tropicale, des cris des lémuriens, sans chaleur désagréable, sans insectes harceleurs : chouette ! Quelques champignons aussi, mais surtout les indris qui sont de moins en moins farouches. Déjà nos amis Brigitte et Raymond avaient pu les voir de près en 2011, mais cette fois c'est encore mieux puisqu'on peut pratiquement les toucher !

bolet sous pins
Le bolet granuleux (Suillus granulatus), associé aux pins
indri peu farouche
Un jeune indri peu farouche et amateur de jeunes feuilles ...
petit champignon
Les petits champignons sont nombreux et passent de main en main
indri peu farouche (2)
... se sert sans vergogne: un grand moment !

Vous comprendrez pourquoi je n'ai pas hésité à mettre deux photos pour vous montrer cet instant magique, capté par les excellents appareils photos de mes fils !

lunch à Andasibe
Premier repas en gargote typiquement malgache
entrée du parc
Là, ils peuvent dire : j'y étais !

Après un frugal repas très malgache, la visite du parc Mantadia, dont l'entrée est assez chère pour les vazaha, ne nous a pas apporté grand chose de plus que celle du matin dans la petite réserve gérée par Mitsinjo : une salle d'accueil pour les touristes présente certes des panneaux explicatifs intéressants, mais les animaux "bougent" moins que le matin, y compris les oiseaux, les papillons, etc. C'était cependant un moment agréable, toujours en compagnie de notre guide Christin, prenant des notes pour compléter ses déjà bonnes connaissances mycologiques.

Christin et Paul
Christin est toujours attentif, désireux de mieux connaître les champignons...

panneaux didactiques
Notre guide commente les panneaux didactiques
Christin explique
... et nous tout le reste !

trio à Mantadia
Les sentiers sont faciles, mais la fatigue est là en fin d'après-midi

Christin nous a réservé - maintenant, les paiements par téléphone sont chose courante à Mada - pour le lendemain 3 places dans un Mercedes Sprinter de la compagnie Cotisse, qui nous prend le samedi matin au carrefour de la RN2. Nous arrivons à Tamatave vers 15h, après le traditionnel arrêt-repas. Malgré la chance d'avoir bénéficié d'un taxi-brousse qui part presqu'aussitôt, nous ne sommes à Mahambo qu'au coucher du soleil.

Deuxième acte : 11 jours à Mahambo, avec mes deux fils. Nous avons été accueillis chaleureusement par mon gardien Paul et sa famille, et aussi Fara et Faly, avec qui nous partageons notre premier repas ici. Evidemment, première visite de la "nouvelle" Olatra, dont le bar est fourni, délicate attention, en rhums arrangés divers... Le résultat est remarquable ; en 5 mois, mes amis ont réussi un tour de force : la maison est accueillante, avec ses trois chambres et un équipement plus que suffisant (je ne rachèterai qu'une étagère en bambou pour la salle de bains). Première baignade le dimanche 17 au matin, puis récupération des "véhicules" (le scooter et le petit vélo pliant) chez Raoul ; Nicolas panique un peu derrière le scooter auquel je dois me réhabituer après 5 mois d'absence.

avant de la maison
La nouvelle Olatra, vue de l'avant...
la nouvelle cuisine
La nouvelle cuisine...
arrière de la maison
... et de l'arrière, avec la pompe et le réservoir d'eau extérieur
la salle de bain
... et la salle de bains

La simple chronologie de ce que nous avons vécu doit laisser la place aux événements saillants, étant donné que mon objectif essentiel était de faire participer les deux garçons à la vie d'ici et à celle des gens qui, au fil du temps, me sont devenus proches. Ce n'est pas du tourisme au sens habituel du terme, mais plutôt une immersion dans un type de vie tout différent de ce que nous connaissons en Europe. Ici, pas de journaux, de radio, de TV, d'internet, pour évoquer ce qui rythme souvent nos vies d'occidentaux "branchés". Bien sûr, divers petits travaux furent nécessaires pour perfectionner la maison ; il a, par exemple, fallu racheter un deuxième panneau solaire pour alimenter le congélateur qui nous permet à présent d'avoir des boissons fraîches. Merveille de l'organisation malgache des transports par taxi-brousse : je décide un jour de cet achat et, le lendemain, grâce à un membre de la famille de Fara à Tana, le panneau est sur le toit !

le congélateur
Le congélateur, en guise de frigo
système électrique
Le système électrique : batteries et convertisseurs

Un mot d'explication : les deux panneaux fournissent au maximum 150 + 100 Watts, alimentant les deux batteries (prêtées par Gérard) de 100 ampères chacune. Le gros convertisseur 12 volts/220 volts (cadeau de Gérard), à gauche, est nécessaire pour faire tourner le congélateur branché pendant 3 à 4 h en pleine journée : assez longtemps pour bien refroidir, pas assez pour congeler (ce que je veux éviter !). Quand on le débranche, vers 14 h au plus tard, les batteries peuvent encore se recharger pour être efficaces le soir (lampes et projecteur vidéo), avec le petit convertisseur noir, à droite, qui consomme moins que l'autre. CQFD.

Nous n'étions là que depuis deux jours quand... nous avons été cambriolés, de nuit, sans rien entendre ; ont été volées 5 bouteilles et une pile de linge (chemises et shorts) dans l'armoire du living. Pas grave, bien sûr, mais de quoi se ranger à l'avis de Faly qui proposait de mettre des barreaux à la fenêtre de ma chambre, puisque je ne peux dormir qu'avec les volets ouverts, vu la chaleur... Evidemment, quand je m'éveille, j'ai un peu l'impression d'être en prison !

l'armoire
L'armoire du living a été visitée
des barreaux dans ma chambre
Des barreaux pour la sécurité : nécessaire, mais triste !

Pour acheter d'autres choses que les produits de première nécessité (PPN), c'est à Fénérive qu'il faut aller : c'était l'occasion pour Nicolas, qui est gynécologue, de voir les installations de l'hôpital de cette ville. Fara et Faly nous ont également amenés sur la plage où les pêcheurs vendent directement leur poisson, et au marché où on trouve beaucoup de choses ; sans oublier la boutique de la société Antsinana, dont les patrons, d'origine chinoise, sont très accueillants : ils vendent pas mal de marchandises qu'on trouverait difficilement ailleurs. Nous repassons par Sahamalany, où la famille de Raymond et Juliette montre vraiment de la joie à nous recevoir.

au hameau de Sahamalany
Joie de retrouver la famille de Juliette et Raymond
groupe à Sahamalany
Avec Fara et Faly, dans le hameau de Sahamalany

Comme d'habitude, nous recevons pas mal de visites, notamment des familles-amies dont les enfants ont plaisir à venir dessiner et colorier sur la terrasse ; de grands cartes (du monde et d'Europe), offertes par Nicolas, permettent d'expliquer que nous venons de loin, où se trouve la Belgique, et les étapes du grand voyage pour rejoindre Mahambo. Le coin nord de la terrasse est souvent occupé, parfois par Paul le gardien, qui persévère courageusement dans son apprentissage du français. Les murs intérieurs sont décorés de photos qui retracent notre histoire ici depuis 2004 (entre les deux grandes portes du living), nos voisins et amis, l'histoire de la maison "Olatra", des photos du CEG et du campus Mitsinjo, mais aussi les photos de la famille en Belgique, avec Christiane, nos enfants et 7 petits-enfants.

la table rouge
La table rouge est accueillante dès le matin...
cartes au mur
On ne peut pas rater les deux immenses cartes au mur du living...
décoration avec photos
L'ancienne Olatra et l'incendie ; les voisins ; de Donald à Paul...
la table verte
... tout comme la table verte pour les jeunes artistes !
photos murales
... ni les groupes de photos avec notre histoire et nos amis
Paul étudie le français
... qui perfectionne courageusement son français

Des excursions en scooters (nous en avons loué un 2ème à Tantely) sont organisées dans la région. Le long de la route vers Vavatenina, les paysages sont variés et la route serpente dans les collines en direction de Maromitety. Arrêts très fréquents bien entendu, pour des photos de nature, de la rafraîchissante rivière qui cascade dans la vallée que suit la route : il faut être attentifs, car le revêtement est souvent fort dégradé et les taxis-brousse croisés roulent vraiment très vite ; de petits villages assoupis nous mettent en contact avec les activités locales, essentiellement agricoles : culture du riz et séchage en bord de route ; un peu d'élevage (on slalome pour éviter les poulets-bicyclette, un cochon grogne depuis un enclos surplombé par d'énormes jacquiers) ; l'épicerie d'un hameau nous permet d'acheter un peu d'essence ; on ne trouve à manger une soupe qu'à la sortie du village de Maromitety, où on décide de faire demi-tour, pour rentrer avant le coucher du soleil.

La rivière vers Vavatenina
Une halte rafraîchissante
Rizières vers Vavatenina
Des rizières dès que le terrain s'y prête...
Femme au pilon
Une femme pile des feuilles de manioc
séchage du riz
... et le séchage presque à même la route

Les garçons iront seuls à Foulpointe, chacun sur un scooter. Ils visiteront le Manda Fort (ruines d'une ancienne fortification, proches de la maison d'Emile) et le cimetière où repose Couillandeau de la Touche (ça ne s’invente pas !), le chirurgien du roi de France, mort en 1766. Belle atmosphère, paraît-il. Ils ont même vu, sur la plage près du Manda Beach, Estelle, pour lui acheter des colliers.

Fort de Foulpointe
Un attraction touristique à Foulpointe: le Manda Fort
Tombe de Couillandeau
La tombe la plus célèbre du cimetière de Foupointe

Une autre excursion, avec la voiture de Gérard cette fois, nous a amenés au bazar bé de Tamatave : entièrement rénové et bien propre, il présente une multitude d'échoppes avec toute la palette de l'artisanat malgache, de la vanille et des épices aux paniers, en passant par les nappes brodées et les bijoux de fantaisie, etc.

Le bazar be à Tamatave
François trouve même des graines pour un ami
Poissons au bazar be de Tamatave
De beaux gros camarons tentants, au rayon des poissons

Nous avons aussi l'occasion de partager plusieurs repas avec mes amis : en compagnie de Fara et Faly, de Raoul et Santa, de la famille de Juliette et Raymond, et de Gérard, bien sûr. Je dois encore mentionner un grand pique-nique, organisé du côté d'Ambatomalama, sur la plage, par Fara, pour une quinzaine de convives : BBQ royal et ambiance familiale, où rien ne manquait. Un autre grand moment de gastronomie fut un repas de langoustes grillées... à gogo ! La préparation a lieu sur un des bancs du jardin, avec la borzina de mon gardien Paul, qui les fend en deux dans le sens de la longueur, alors qu'elles sont encore vivantes (photo censurée ; âmes sensibles : ne pas lire !).

Chez Gérard
Chez Gérard, dans sa maison provisoire, avec Raoul
Repas de fête à Olatra
Repas de fête à Olatra, pour remercier mes amis
Photo de famille
Après un bon repas, une photo de groupe sur la terrasse
Langoustes
Les langoustes, un des fleurons de la pêche locale

Chaque jour, l'océan invite à la baignade matinale et vespérale, sur la plage bien connue de la maison de Vero, malheureusement absente. Comme ils sont attendus chez eux pour leur travail, mes deux grands garçons - qui ont même pu faire du surf ! - doivent quitter avant la fin du mois, après avoir connu de multiples moments d'immersion dans une nature toute différente et une population bienveillante et toute proche : une partie de lotto sur la terrasse avec Nicolas, l'apprivoisement de la petite Fandresina (8 mois) de Norosoa, la sœur de mon gardien : deux images qui en disent long sur l'ambiance vécue à Mahambo !

Jeu de lotto
Avec Fandresina, la fille de Norosoa
Avec Fandresina, la fille de Norosoa

Et le campus Mitsinjo ? Resté seul pour une semaine supplémentaire, j'ai pu m'y consacrer davantage. Il fallait acheter de nouveaux matelas, mais d'abord retrouver un professeur qui serve de relais entre les jeunes et le CEG : ce fut fait avec Tantely, qui nous avait gentiment loué son scooter pour quelques jours. Ce jeune professeur d'histoire-géographie, parlant français, est le fils de Félix, ancien professeur de français au CEG, présent sur les photos du site lors de l'inauguration de la pompe et des 2 WC en 2010 (voir l’onglet « Ecoles » dans les « Infos pratiques » du site). Puisque le cinéma a repris le soir à la maison ("Paddington", "La flûte à six Schtroumpfs" et "Le domaine des dieux"), les jeunes sont venus profiter, deux soirées de suite, du magnifique "Danse-avec-les-loups" (Kevin Costner), un long film en forme de parabole sur l'amitié possible entre un Américain blanc et des Indiens à la mentalité toute différente...

Le campus Mitsinjo
Vue générale du campus Mitsinjo
Cinéma à Olatra
Cinéma à Olatra...
Tantely, chez Marité et Marcel
Tantely, nouveau professeur, occupera la maison Marité et Marcel
Cinéma à Olatra (2)
... quand le soir est tombé

Le campus est certes bien entretenu et propre, mais il y a cependant une sérieuse ombre au tableau. Les résultats scolaires des 13 élèves (Dérico a quitté après le 1er trimestre) sont à pleurer. Deux seulement atteignent une moyenne de 10/20 à leur bulletin de Pâques. Ce qui correspond au pourcentage extrêmement faible de réussite au BEPC (brevet de fin de cycle). Que faire ? Je ne suis ni directeur, ni professeur, ni parent, ni Malgache... et impuissant face à cet état de fait. C'est pour moi une souffrance, mais je dois bien reconnaître que mes rêves, au moment où j'ai initié ce campus-internat, sont battus en brèche par la réalité : les jeunes ne tirent pas vraiment avantage - sauf peut-être sur le plan social - du site qui leur est offert : le temps gagné en déplacements, la bibliothèque (dans le bureau "Jacques") avec les documents pédagogiques mis à leur disposition, etc. ne sont pas mis à profit au point de justifier, sans y réfléchir, les efforts entrepris : nourriture une semaine sur deux, frais médicaux, entretien et réparations du matériel, achat de nouveaux matelas et d'un système électrique avec ampoules (les lampes Ikea sont devenues rares !), salaire de la gardienne, frais d'écolage et de fournitures scolaires, etc. Bien sûr, il faut attendre la fin de l'année scolaire, en juillet, pour faire un bilan des deux années d'expérience du système, mais il faudra quand même y réfléchir sérieusement. En attendant, comme deux maisonnettes sont vides, j'ai accepté de loger une famille : Norosoa (enceinte d'un second bébé) avec son mari Fano et leur petite Fandresina, sont déjà accueillis dans la maison "Bruno". Comme le moment de mon départ approche, il est temps de refaire une photo du groupe avec le nouveau professeur Tantely. Vous reconnaîtrez, au premier rang, de gauche à droite : Prisca, Juliot, Sylvestre, Robert, Désiré, Anita, Catherine, Jocelyn ; au 2ème rang, de gauche à droite : Odon, Franky, Richard, Charles, et Tantely le professeur.

Au campus Mitsinjo
Retour de l'école au campus Mitsinjo
Norosoa chez Bruno
Norosoa devant la maison Bruno, où elle s'est installée
Le groupe des 13 jeunes de Mitsinjo, avec Tantely, début juin

La fin d'un séjour est toujours un peu chaotique : il faut faire les bagages, dire au revoir au maximum d'amis, régler divers problèmes matériels (scooter et vélo, clés, reste de vivres et linge sale), organiser le trajet de retour jusqu'à Tana. C'est Gérard qui me conduit à Tamatave où j'ai juste le temps de sauter dans le minibus Cotisse. A Tana, un taxi me conduit à une vingtaine de km de la gare routière, sur la route vers Mahajanga, jusque chez... Jacky : c'est un général de la gendarmerie malgache, fraîchement retraité, que j'ai rencontré à Ylang Ylang car il est l'ami de Fara et Faly. Nous avons pris ensemble un bon repas ainsi que le pique-nique, auquel j'ai fait allusion plus haut, organisé par nos amis. Des points communs nous ont amenés à sympathiser et il m'a invité chez lui pour ma dernière nuit à Tana. J'y fais la connaissance de sa femme Pascale et de leur adorable petite fille Kaciane. Son jardin est superbe et rempli de plantes et fleurs que j'ai plaisir à découvrir... autour d'un personnage qui me laisse croire que je suis déjà rentré en Belgique : le Manneken Pis !

Chez Jacky
Chez Jacky, ici avec son épouse Pascale
Manneken Pis
Le Manneke Pis à Tana : l'auriez-vous cru sans le voir ?
Olatra au soleil
Ma maison Olatra dorée par le soleil et prête pour accueillir ceux qui veulent découvrir Mahambo !

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(à suivre)...