2013-2

Mon 19ème séjour (du 17 juin au 10 juillet) est presque entièrement consacré à Mitsinjo.

Comme d'habitude, j'ai repris Corsair, la compagnie aérienne qui m'a toujours satisfait et dont les prix, du moment qu'on s'y prend bien à l'avance, sont démocratiques (cette fois encore, j'ai trouvé un billet à 800 euros). Il faut cependant souligner que les conditions ont assez fortement changé en ce qui concerne les bagages : un seul bagage de 23 kg maximum est autorisé en soute, et le bagage à main ne peut dépasser 10 kg. Les conditions à bord sont excellentes : repas tout à fait correct, petite télévision personnelle avec de nombreux films récents, boissons soft et snack disponibles tout au long du voyage...

Une vignette à Ivato

La redevance pour l'aéroport

Ticket navette aéroport

Le ticket pour la navette de Ivato à Tana

Dès mon arrivée à Tana le 19 juin, je constate que le visa est encore gratuit, mais que je devrai payer, comme tous les voyageurs quittant Ivato, une taxe "pour l'amélioration de la sécurité de l'aéroport" : de 37.200 Ar. à mon arrivée, elle sera passée à 38.100 Ar. (13 euros) à mon retour. Le taux de change est bon pour le vazaha : 2.900 Ar. pour un euro.
Il est tout de même énervant de devoir acheter, même si ce n'est pas cher, une nouvelle puce Airtel pour mon petit téléphone portable, un ZTE bas de gamme et vieux, mais qui me permet de rester en contact avec Christiane : c'est toujours elle qui m'appelle, très régulièrement, en utilisant "Skype out" à partir de l'ordinateur de la maison. Je reçois donc, chaque fois que je suis resté plus de 3 mois absent, un nouveau numéro... qu'il faut faire parvenir en Belgique.
Pour ne pas arriver trop tôt à la station des cars Vatsi, où mon ami Nary m'a réservé une place (16.000 Ar.) pour le départ de 17h30' vers Tamatave, je profite de la cafetaria dans le hall des vols nationaux, pour le repas de midi. Il s'y trouve une prise de courant, rare ailleurs ! La navette de l'aéroport (passée de 10.000 à 14.000 Ar.) ne peut, en raison du marché qui se tient chaque mercredi dans le quartier d'Ambodivona où se trouve la gare routière, me conduire jusqu'à ma destination, et je dois prendre un petit taxi (5.000 Ar.) pour la fin du trajet. A cause des embouteillages terribles, Nary ne pourra m'y rejoindre à temps... Je comprends pourquoi quand je constate que le car met plus d'une heure à quitter le centre embouteillé. Il pleut tout au long du parcours et on n'arrive à Tamatave qu'à 4 h du matin.

Avec un taxi brousse matinal, j'arriverai à Mahambo - il faut quand même pratiquement 3 heures, tant l'état de la route entre Tamatave et Foulpointe reste plus que déplorable - avant 10 h : quel  bonheur de retrouver ma maison et d'y être attendu, avec un petit déjeuner, par Fara, Paul mon gardien, et la famille de Françoise !

Quel plaisir de retrouver sa maison !

Malheureusement, les averses qui se succèdent m'empêchent d'aller dès ce jour chercher mon petit scooter bleu en dépôt chez Emile à Foulpointe...
Il me faut toujours un petit temps d'adaptation pour déballer mes bagages et retrouver mes marques. Première visite de Mitsinjo, avec Faly, où je suis très agréablement surpris par l'état d'avancement des travaux : les 10 maisonnettes sont terminées et la maison du gardien Thierry également. La pompe donne une eau de belle qualité et la toilette "sèche" est opérationnelle dans un coin du terrain. Impossible cependant d'aller me baigner à cause du temps gris et pluvieux et... il fait déjà tout noir à 17h30' : ici, c'est l'hiver malgache et j'aurai l'occasion de découvrir que ce n'est pas un vain mot !

Une vue générale du campus MITSINJO

La pompe de Mitsinjo

La pompe de Mitsinjo

Le WC de Mitsinjo

Une toilette sèche pour Mitsinjo

Le lendemain d'une nuit en pyjama, sous une couverture, et avec les volets fermés (difficile à croire, mais vrai), je pars en taxi-brousse pour récupèrer mon scooter en parfait état, batterie rechargée par Emile. C'est le moment des premières courses au village, car il faut se réapprovisionner en tout : du sel à l'huile, en passant par les légumes, fruits et boissons. Pas beaucoup de fruits en cette saison, sauf les bananes, mais les corossols sont parfaits pour faire du "jus naturel" avec l'eau potable (rano tsara) disponible près de la mairie.
Mes premiers visiteurs arrivent : Zoë et Mirindra sont accompagnées de la petite nouvelle : Rivela, née fin mars, va avoir 3 mois, et elle est adorable ! Christiane a préparé un colis de vêtements pour elle...

La petite Rivela

Rivela dans les bras de Zoë, sa maman...

La famille de Rivela

... et avec sa grand-mère Todisoa

Ma première baignade est toujours un grand moment de plaisir, à mon endroit habituel, grâce à la bienveillance d'Etienne le vieux gardien qui me laisse passer par la propriété de Vero et Paul, puisque je suis "persona non grata" pour le nouveau gérant des Orchidées.

Etienne, le gardien de Vero

Etienne, le sympathique gardien de Vero

Mon arbre à la plage

Un bel arbre pour se changer à l'ombre

L'établissement, non encore ouvert, a changé de nom, mais son accès ne fait pas vraiment penser au fameux "Welcome" : la barrière sera toujours fermée ou entrouverte sur... une chaîne avec un sens interdit ; décidément, l'armée et l'hôtellerie sont deux métiers différents.

L'entrée d'Hibiscus

Un sens unique = welcome ?

Panneau le long d'Hibiscus

Vous voilà prévenus !

Dès le samedi, la terrasse est pleine de visiteurs pour m'accompagner pour le petit déjeuner : thé et tartines de confiture de myrtilles de Belgique défilent pour les nombreux enfants venus dire bonjour... C'est un rituel de chaque jour, et je me suis rendu compte que, de tout mon séjour, je n'avais pris un petit déjeuner en solitaire... qu'une seule fois !

Des enfants sur la terrasse

Beaucoup d'enfants souvent sur la terrasse d'Olatra

Les enfants dessinent sur la terrasse

Ils viennent volontiers dessiner

Avec Fara et Faly à Ylang Ylang, on met au point la stratégie des prochains jours pour ce qui reste à faire pour le campus-internat MITSINJO. Chez Raoul, j'apprends qu'il est d'accord de prêter son matériel de sciage et rabotage pour confectionner tables, lits, et tabourets ; c'est la valse des planches et bois carrés nécessaires : Thierry, le gardien du site, est lui-même menuisier et assistera celui de Raoul, avec Paul, le gardien d'Olatra qui pourra ainsi apprendre un peu le métier.

La maison du gardien à Mitsinjo

La maison de Thierry, gardien de Mitsinjo

Thierry devant la maison du gardien

Elle porte le nom des deux généreux sponsors

A propos d'Olatra, il y en a dans les pelouses - pas étonnant, vu les averses intermittentes - des collybies, des lycoperdons, des petites lépiotes, et même un entolome tout bleu, évoquant l'espèce européenne E. euchroum, mais avec le chapeau velouté  et pointu d'un Nolanea plutôt que celui, ombiliqué, d'un Leptonia de la section des Lampropodes : les amateurs me comprendront ! J'ajoute, à leur intention, que l'arête des lames en dents de scie très érodées et irrégulières, est un peu noirâtre par endroits, et que ce champignon, sans odeur, verdit à manipulation, surtout le pied.

Collybies proches de distorta

Collybies de couleur vive, comestibles

Entoloma cf. euchroum

Entolomes en pelouse, d'un bleu magnifique

Chaque soir, vu le temps et l'obscurité rapide, le cinéma à domicile ravit les enfants : aujourd'hui, c'est "Madagascar 2" qui les enchante !

Le dimanche, je l'ai déjà signalé, j'aime participer à un bout d'office avec les habitants de Mahambo, à l'église catholique (il y a un prêtre cette fois-ci) ou chez les protestants (F.J.K.M.) dont l'église est bien rénovée et fraîchement peinte. Je suis maintenant vacciné des petites "sectes" (Flamme de Dieu, Jesosy Mamonjy, etc.) dont les prédicateurs intarissables sont tonitruants, pour ne pas dire terrifiants, et n'ont qu'un mot à la bouche : vola (argent). Mais je ne sais pas comment, en malgache, on dit "enfer"... Je préfère faire la tournée des familles-amies, à qui j'apporte le cadeau du dimanche : 1kg de sucre et 1L d'huile, produits de première nécessité (PPN) et... chers pour eux ! Ma journée à moi est illuminée par l'amitié de Fara et Faly, qui m'invitent à faire la fête avec eux, à Ylang Ylang, dont ils ont repris la partie resto. Il y a même ce jour du vin rouge des "Côtes de Fianar", qui me paraît d'autant meilleur qu'il est rare ici, et me fait donc vraiment honneur !

Thierry, menuisier au travail

Thierry, menuisier de son état...

Thierry confectionne les lits

... n'a pas chômé, tous les jours même le dimanche !

Grâce à la vieille Peugeot 404 "pick up" de Faly, à présent restaurée, on transporte les matériaux, bois et 40 m de tapis de sol de chez Dérice à chez Raoul, puis sur le site de Mitsinjo, où Thierry s'attaque à la fabrication des tables, lits et tabourets. Pour que les "hommes" aient de quoi manger à midi, nous préparons à la maison, Vavrina et moi, le repas de midi pour le leur porter : l'inévitable casserole de riz, bien entendu, mais aussi des légumes, avec la vaisselle et la boisson ; les Malgaches adorent le Bonbon anglais, une limonade très sucrée. C'est alors que Raoul m'annonce qu'il met à ma disposition gratuitement son ouvrier et sa machine (y compris le gasoil pour le groupe électrogène) ; il veut ainsi participer aussi à ce projet d'internat pour les jeunes du CEG : quel cadeau ! Je lui en suis particulièrement reconnaissant, ainsi que de son amitié et celle de sa compagne Santa.

Raoul et Santa, toujours accueillants

Raoul et Santa, toujours très accueillants

Fara est tout sourire devant sa petite boutique d'Ylang Ylang

Fara est tout sourire devant sa petite boutique d'Ylang Ylang

La rencontre avec Mr Charles, le Directeur du CEG, et son bras droit Mr Henry l'adjoint au Maire, me met au courant des réticences que nous risquons de rencontrer de la part des familles de jeunes élèves : ils craignent, me disent-ils, "l'isolement - pourtant le campus est à peine à 3m de marche du CEG ! - et... le trafic d'enfants" ; j'en reste interdit, mais je dois, une fois encore, me persuader que la mentalité malgache est bien différente de la nôtre et qu'il me faut absolument en tenir compte. Les craintes vis à vis des vazaha n'ont pas encore vraiment disparu, même si la décolonisation a plus de 50 ans. Pourtant, cette rencontre est positive et me permet de repréciser le projet et ses objectifs. En pratique, on va faire un pont sur le passage inondable, il y aura 5 petits coins cuisine, au moins une famille (par ex. une grand-mère et ses petits enfants) comme garante morale des mineur(e)s ; le Directeur va s’occuper de mettre au courant les « autorités hiérarchiques », point qui semble très sensible ici ; il souhaite également que je construise une maison supplémentaire pour un professeur de l’école qui y habitera avec sa famille et servira aussi de garant moral et d’intermédiaire pour les questions de pédagogie et de matériel pour aider les élèves : il ne sera pas rémunéré mais sera logé gratuitement. J’accepte et ils semblent rassurés. Raoul me conseille de rédiger une convention écrite à ce sujet. Ce sera fait et signé juste avant mon départ.

La convention signée avec les professeurs du CEG

La convention signée avec les professeurs du CEG

Un pont pour aller du CEG à Mitsinjo, à pied sec

Un pont pour aller du CEG à Mitsinjo, à pied sec !

En allant annoncer ces bonnes nouvelles à Fara, j'apprends que Faly a passé sa journée avec des ouvriers à construire le pont sur une digue de terre sablonneuse : il est pratiquement terminé ! On le baptise au rhum, qui ne sert pas qu’à ça ...
C'est le premier séjour où je n'ai pas encore transpiré ! Le matin, comme il fait souvent gris et frisquet, un KWay prêté par Faly me vient bien à point, et le soir il est bon d'avoir un fin pull (eh oui !) à portée de main... Disons qu'il y a de temps en temps une petite éclaircie, mais je dois changer de chemise 4 fois pendant la matinée. Comme c'est demain la fête nationale (26 juin), l'école est déjà fermée ce mardi  et le restera jusqu'au lundi suivant : on dirait que tout est bon pour que les jeunes n'aillent que peu à l'école. Les grandes vacances durent trois mois, et chaque fête est une occasion d'école buissonnière organisée. Evidemment, ma terrasse est bien occupée par des enfants qui aiment colorier !
Le mardi, c'est jour de marché au centre de Mahambo, et j'y passe une bonne partie de la matinée à faire des courses pour les familles de Zoë et Françoise. La nouvelle doctoresse, très sympathique, s'appelle Marthe : c'est l'occasion d'une visite au dispensaire pour me présenter et lui recommander mes familles-amies.
Ce soir, Fara et Faly ont le projet d'emmener toute la troupe des enfants à Fénérive pour voir le feu d'artifice. Après ma baignade vespérale, je passe chercher Mirinda, qui est déjà fin prête, sur son 31. On sera 22 dans le pick up, et encore... on a raté les enfants de Sahamalany, qui, lassés d'attendre au carrefour d'Antsikafoky, sont repartis vers leur hameau dans le soir déjà tombé. Il y a un monde fou dans la ville de Fénérive, en bord de mer près de la mairie, et je suis étonné de constater que ce feu d'artifice n'a rien à envier à ceux de chez nous : il dure même près de deux fois plus longtemps !

La plage est splendide, même si la mer est fraîche...

Même quand le ciel est gris et plombé à 6h30', je décide d'aller nager et très souvent bien m'en prend, car la mer est calme et de bonne température, du moins pour le nordique que je suis, et je suis seul à la plage. Les filles qui vont défiler avec le T-shirt de l'école se préparent dans la cour du CEG, sous la houlette de Mr Charles qui sera dans la tribune des autorités devant la mairie. Il me fait visiter un nouveau bloc pour des classes et me confirme la situation de l'école : ils sont 22 membres du personnel, dont 5 de staff administratif (avec le gardien) et 17 profs, qui ont 600.000 Fmg (120.000 Ar. = +/- 35 euros) de salaire mensuel, dont la moitié est prise en charge par les parents : les élèves paient un forfait de 36.000 Ar. en début d’année, pour leur écolage global. Face à la mairie, les différentes associations de Mahambo dansent pour le Maire qui y va, bien sûr, de son discours de circonstance.

Groupe dansant pour la fête nationale

Groupe dansant pour la fête nationale...

Fête nationale devant la mairie

... avec le discours du Maire de Mahambo

A midi, puisque c'est jour de fête (nationale), je reçois toute la famille de Françoise, avec un gros morceau de viande de zébu achetée au marché hier ; pour une fois, elle est tendre, sans doute parce qu'elle a reposé pendant un jour... On est 9 à table et tout est englouti ! Leur plaisir me donne chaud au coeur. Ce soir, je me risque à goûter les collybies orangées récoltées chez Raoul : elles sont de fait comestibles, mais j'aurais dû les récolter plus soigneusement, car le sable qui s'est glissé dans les lames fait crisser les dents. Après le cinéma domestique ("Madagascar 3"), les grand(e)s partent au bal poussière au centre de Mahambo, mais avec les volets fermés pour cause de froid, cette fois je n'entends rien... et je préfère ma petite tablette avec Dexter ou un roman.

La famille de Françoise à table à Olatra

Qu'il est agréable de récolter un régime de bananes de son jardin ! Elles mûriront doucement pendues à la mezzanine, et je pourrai en "arracher" quelques-unes au fil des besoins, notamment pour les poêler et flamber au rhum Dzama.

Récolte de bananes au jardin

Voulez-vous une banane de mon jardin ?

Paul au sommet du cocotier

Ou bien préférez-vous un coco ?

Bananes du jardin

Bananes de mon jardin, avant...

Bananes après quelques jours

... et après quelques jours de mûrissement

Aujourd'hui, le soleil brille enfin et il fait un temps splendide. Comme chaque jour, je recharge les appareils qui en ont besoin, notamment le picoprojecteur pour les séances vespérales, le téléphone et ma tablette, mais aussi les lampes solaires IKEA. Je peux même travailler sur le notebook dont la batterie est out. En raison de la fête, il y a pénurie, même de bananes, et l'essence pour mon scooter est introuvable... sauf à un prix prohibitif (plus de 2 euros le litre), mais je n'ai pas le choix. Un couple de clients de Fara et Faly passe pour visiter ma maison : je suis chaque fois très fier d'en montrer les commodités, en rappelant que mes 4 principaux besoins sont satisfaits: une pompe pour avoir de l'eau sanitaire (WC, douchette, évier de la cuisine), un réchaud à gaz avec une bonbonne (pour préparer rapidement un oeuf sur le plat, du thé ou du café soluble), le panneau solaire, mon petit scooter pour me déplacer. En fait, il s'agit chaque fois d'énergie !
A Antsikafoky, c'est la fête, et la famille de Sahamalany n'est pas au logis, mais perdue dans la foule qui encombre tout le carrefour et la rue principale du bourg. Je les retrouve quand même pour les inviter à la maison dimanche prochain, en compagnie de la famille de Fara et Faly. J'ai acheté deux poulets (vivants) qui profitent (encore un peu) du jardin...

Des tabourets pour Mitsinjo

Deux tabourets pour chacune des 10 maisonnettes...

Mitsinjo aile gauche

... qui portent chacune un prénom à leur fronton

A Mitsinjo, Thierry est vaillamment à la tache, confectionnant les tabourets, car il en faudra un par élève hébergé. Les pancartes bleues qui ornent le fronton de chaque maisonnette rappellent le nom du copain qui m'a aidé pour les construire. Avec Hortense, qui travaille à Ylang Ylang, je pars en scooter, par la route de l’EPP et du Fokontany, vers le petit hameau de Ambinany Maresaka. Un pont impressionnant donne le vertige ! Mme veuve Philomène est avec toute sa famille dans 4 mètres carrés, tandis que de l’autre côté de la rue, on bat le riz avec une machine : seraient intéressés un garçon de 17 ans (Héry) et une fille de 15 ans (Clara). Je reçois deux cocos en cadeau de Philomène qui viendra visiter le campus demain.

Philomène et Hortense

Avec Hortense, devant la maison de Philomène

Philomène avec Fara à Mitsinjo

Philomène avec Fara à Mitsinjo : dans le potager, des navets issus de graines belges !

Avec Fara, Hortense et Thierry, Philomène visite Mitsinjo le samedi 29 juin. Il y aura dans la maison « Bruno » la grand-mère Célimène avec ses petits-enfants  : Jodickaël qui est en secondaire mais encore à l’EPP (la 6ème et 5ème sont sur le même site que l'école primaire publique), et Joicka, qui est à l'école primaire chez les Sœurs catholiques. Deux filles du CEG (Clara + une copine du même hameau) seront dans la maison « Francine », en face. Je donne ce qu'il faut à Faly pour l’achat des matériaux nécessaires à la construction d’une petite cuisine près de « Bruno », très vite, afin que les premiers occupants puissent s’installer dès lundi. R.V. est pris pour demain dimanche après-midi pour accueillir la grand-mère et les enfants. Au retour à « Olatra », le jus naturel de corossol  coule à flot, pour fêter ce bon début.

Petite cuisine à Mitsinjo

La première petite cuisine, près de la maison Bruno

Clémence à Mitsinjo

Clémence, la grand-mère de Clara

Clara devant la maison Francine

Clara, la première élève du CEG, chez Francine

Thonia sera chez Raymond

Thonia de Sahamalany habitera chez... Raymond !

Le dimanche midi, c'est la fête, avec les poulets et du zébu, après la distribution habituelle du sucre et de l'huile aux 6 familles-amies. J'ai même l'occasion de montrer "Mobilhome", le premier long métrage de notre fils François. Visite de Mitsinjo, avec Thonia, l'aînée de Juliette et Raymond, qui s'installera à la rentrée dans la maison... "Raymond", évidemment.

Toute la famille de Sahamalany, sur la terrasse d'Olatra

Arrivent en fin d'après-midi Clémence, Clara, Jodickaël et Joicka... avec leurs bagages. Miracle : la cuisine a été construite pendant cette journée de dimanche ! On va vite acheter un trépied en fer, support pour la marmite à riz...

Aujourd'hui lundi, la toute petite Rivela est malade, mais est reçue de suite par Dr Marthe : comme deux des 4 médicaments prescrits ne se trouvent pas au dépôt de Mahambo, elle les ramènera demain de la pharmacie mieux achalandée de Fénérive.

Décalek, un hameau loin de tout

Le hameau de Décalek, loin de tout...

Christel et sa famille

... où vivent Christel et sa famille

A la maison, Hortense m'attend avec Christel, une jeune fille de 15 ans qui habite encore plus loin que Clara. Elle aimerait s'installer dans la maison "Christiane", avec sa copine Chantal. Visite de Mitsinjo, où se trouvent Mr Charles et quelques professeurs du CEG. Puis on part vers Décalek, un petit hameau "in the middle of nowhere", où j'ai l'occasion de faire connaissance avec la famille de Christel. On revient avec ses affaires, car elle compte s'installer de suite.

Christel à Décalek, avant son départ

Les bagages sont prêts pour partir à Mitsinjo

Christel et Chantal devant Christiane

Christel s'installe avec Chantal chez Christiane

Gérard B., qui habite à quelques kilomètres de Mahambo et a sponsorisé la maison "Marie B." en hommage à sa grand mère qu'il admirait beaucoup, a laissé sur la table de ma terrasse un livre de nouvelles malgaches, "Madagascar". J'ai beaucoup de plaisir à lire la première, Ambilobe, de Raharimanana, qui raconte un départ sans cesse différé d’un taxi-brousse pour Diego Suarez ; l’auteur y fait allusion à "Rade Terminus" de Nicolas Fargues, estimant qu’il s’agit surtout d’une satire « qui dit tout haut ce que nous [les Malgaches] pensons tout bas de cette faune de Blancs français échoués sur cette île nôtre à la dérive… ». Comme quoi, on peut faire diverses lectures du même roman ! Voir l'encadré en vert, ci-dessous, avec des extraits commentés.
Chez Gérard, avec Raoul et Santa, on boit ce soir un bon vin blanc chilien et ... une bouteille de Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1998 : incroyable, mais vrai ! On sortira de chez lui, après un whisky Oban, "kely mamou" (un peu soûls). L'heure de rentrée n'a rien à voir avec l'heure habituelle (vers 20h) du dodo !

Vu les arrivées au campus, il est grand temps de faire au village des achats pour équiper les trois premières maisonnettes occupées : réchauds, paillassons, matelas, draps de lit, seaux, bols à eau de riz, un grand bassin pour la lessive, etc., et même des miroirs, dont les demoiselles auront évidemment besoin : le soin des cheveux est ici essentiel et on voit le long des chemins des femmes passer des heures à se faire mutuellement des tresses et autres "aménagements capillaires"... Et puis, c'est aujourd'hui jour de visite d'Emile, que j'ai toujours grand plaisir à recevoir.

Quel plaisir de recevoir en pleine matinée l’habituel coup de fil de mon meilleur ami, Marcel ! Mais quand je retourne chez Etienne pour faire la photo des grandes lépiotes vues ce matin en cercle, avec l’intention d’en ramener pour lui un chapeau (pour une observation au microscope), elles ont déjà disparu et un des fils du gardien de Vero m’annonce qu’elles sont déjà toutes mangées… Il en reste une seule, non ouverte, mais sera-t-elle assez mûre ? Heureusement, quelques-unes auront repoussé le lendemain, pour des photos correctes et un exsiccatum utilisable. Quand je pense qu'il s'agit sans aucun doute de Chlorophyllum molybdites, une espèce tropicale à lames verdissantes et considérée comme toxique...

Chlorophyllum molybdites

Chlorophyllum molybdites, considérée comme toxique

Fota be sur la plage

Fota be au soleil levant, sur la plage

Parti à Fénérive l'après-midi avec Raoul, je ramène des produits protecteurs pour le bois et du ciment pour le sol de la douche en construction à Mitsinjo. Les petites soles achetées au marché seront délicieuses ce soir pour mon souper.
Faly me propose un nouveau système d'éclairage, qu'il peut faire venir par taxi-brousse de la capitale, avec l'aide de son beau-frère : pour l'équivalent de septante-cinq euros, j'aurai 4 (grosses) lampes à LED qui tiendront des heures. Je n'hésite pas longtemps, car ma batterie de voiture, vu le faible ensoleillement en cette saison, me lâche régulièrement le soir...

Chemin vers le CEG

Entre le CEG et Mitsinjo

Visite officielle à Mitsinjo

Beaucoup de monde en visite à Mitsinjo ce matin

Discours de l'Adjoint au Maire

Mr Henry, Adjoint au Maire, fait son discours

e Dirceteur du CEG

Mr Charles, Directeur du CEG, semble convaincu

Au campus, il y a foule, avec une délégation menée par le Directeur, Mr Charles. Le surveillant général, l'Adjoint au Maire, le Directeur de l'EPP et le chef du Fokontany accompagnent de nombreux parents d'élèves. Fara est là pour traduire les nombreux discours dont les Malgaches sont friands. Deux professeurs me seront présentés incessamment : ils habiteront la maison à construire, de la taille de celle de Thierry, le gardien du site. Visite des maisonnettes et du jardin. Tous ont l'air satisfaits quand ils repartent... après avoir demandé qu'une seconde douche soit construite pour que filles et garçons soient séparés...
Hortensia et Agapè, qui vivent en couple, seront les deux professeurs habitant sur le site de Mitsinjo.
Plaisir, ce soir, de recevoir Santa, Raoul et leurs deux enfants, Lysaine et Santini, très sages - comme le sont d'habitude les enfants malgaches chez moi ; je me fais souvent la réflexion : les enfants de chez nous sont bien plus "difficiles", exigeants, remuants, et bruyants... Pour les honorer, j'ai trouvé de l'anguille (amalona) et acheté un beau gros canard, qui se révèlera immangeable tant il est coriace ! Heureusement, les bananes flambées s'accordent parfaitement avec le chocolat...

Est-il possible d'attraper un rhume à Mahambo ? Oui, et la mer peut être froide, comme ce matin, avant de repartir à Fénérive acheter deux matelas pour remplacer les deux miens des lits simples du haut, qui ont migré vers Mitsinjo.
Quand j'arrive à midi à Ylang Ylang pour honorer l'invitation de Fara et Faly, une langouste m'attend, grillée spécialement pour moi. On fait ensemble le relevé des travaux qui restent à faire à Mitsinjo : 3 petites cuisines, la 2ème douche, la prolongation du kiosque, une grande table pour celui-ci, la maison des deux professeurs et son équipement ; puis on passe, comme à chaque séjour, aux comptes de ma cagnotte pour les familles-amies.
Hortensia et Agapè viennent se présenter et visitent avec moi le campus où ils habiteront... tout de suite, puisqu'ils sont volontaires pour occuper la maison "Annie" en attendant que leur maison soit construite du côté du jardin, en vis à vis de la maison du gardien Thierry. Une convention sera faite avec eux, avalisée par l'école. C'est de nouveau grâce à Raoul que je peux l'imprimer sans devoir aller jusqu'à Fénérive...

Hortensia et Agapè seront les deux professeurs du campus

La fin de mon séjour approche et les événements vont se précipiter : Christelle arrive de Décalek avec Odon, un jeune garçon de 15 ans qui boîte fortement, mais est si sympathique que j'ai plaisir à le voir choisir la maison de mon ami "Marcel".

Odon devant chez Marcel

Odon habitera chez Marcel

Douche à Mitsinjo

La structure d'une première douche

Entretemps, les lampes à LED sont arrivées par un taxi-brousse de Tana et le système (le panneau solaire, accroché au toit, n'est pas plus grand qu'une feuille A4) est branché avec les lampes qui éclaireront le living et la cuisine.

Batterie solaire pour Olatra

Batterie solaire du nouveau système...

Lampe à leds

... avec 4 lampes à LED

Bota, le gendre de Marcelline se présente pour mettre la lasure sur les meubles déjà terminés. Didy, la soeur de Nancia, arrive avec le petit Camélah, qui a "remplacé" Stéphanie partie à Tana... Eric le pêcheur vient me vendre de la vanille. Au campus, la structure de la première douche est terminée. Une dame âgée, rencontrée lors de la visite de Mitsinjo avant-hier, repart fièrement avec des lunettes correctives : elle semble avoir trouvé ce qui lui convient dans le lot de celles que j'ai apportées grâce à un collègue mycologue et pharmacien français...
Gérard B. arrive pour partager mon repas de midi : son Gaston est impressionnant mais doux comme un agneau. Il me reste un petit "trésor" à partager avec lui : du vrai jambon d'Ardenne qui a tenu dans son emballage sous vide. Vavrina et Paul ont fait tellement à manger que toute leur famille pourra en profiter avec moi le soir ! 🙂
Quand une maman se présente avec ses deux enfants, je me rends compte qu'ils sont encore à l'école primaire et ne pourront  donc pas résider à Mitsinjo comme elle le souhaiterait ; caramels et T-shirts les consoleront. En tout cas, le bouche à oreille fonctionne déjà et on ne devra pas beaucoup chercher pour occuper les places disponibles !

Gérard et Gaston à Olatra

Gérard et Gaston en visite à Olatra

Hèlène et 3 garçons

Hélène est venue avec 3 garçons

Ce dimanche 7 juillet, dès mon départ pour la plage, Hortense est là avec Hélène, une mère de famille  d’un hameau du côté de la route vers Foulpointe, avec 3 garçons : Antoine, 13 ans, son fils ; Ramedison, 15 ans, un fils de son frère décédé de même que la maman ; Thierry, 14 ans, fils de sa sœur et bon élève en 6ème EPP et qui va donc entrer en 6ème du CEG. Petit déjeuner ensemble puis visite du campus, où ils seront hébergés dans la maison "Jacques".

3 garçons chez Jacques

Pour mon dernier jour, ce lundi, il fait vraiment mauvais temps : froid, vent, fine pluie, mais cela ne m'empêche pas d'aller me baigner à 6h45' ; au retour, mon fin pull est bienvenu ! Les visiteurs continuent à se succéder : Dr Marthe et son mari, Amélie et sa petite Vola, Mr Charles à qui je remets les 5 exemplaires de la convention à signer.
Comme j'ai l'occasion d'acheter des camarons (crevettes de la taille des scampis) à une dame qui passe les proposer, je les flambe au pastis Prado disponible à l'épicerie Dimla (10.000 Ar.) : avec une salade de tomates et oignons vinaigrette et une bière Gold, c'est Byzance !
Mon retour se prépare dans de bonnes conditions : Raoul m'emmènera jusque Tamatave, où Andréa prendra le relais (elle me réserve dès maintenant une place dans un car Vatsi), et Nary sera à l'arrivée à Tana, d'où je prendrai la navette de l'aéroport pour rejoindre Ivato. Sans oublier René qui sera à Orly à 23h30'. Que désirer de plus ?
Comme les magasins où on vend des planches sont restés fermés toute la journée (mystère...), c'est Faly qui achètera lui-même les 30 planches indispensables à la confection par Thierry des 11 étagères nécessaires. Il faudra au moins 2L supplémentaires de lasure, faire l'inventaire de l'équipement des maisonnettes, etc. Je laisse à mes amis bien du travail au moment de partir... La dernière séance de cinéma à "Olatra" montre les exploits de Léonidas et de ses 300 Spartiates aux Thermopyles : comment les jeunes d'ici peuvent-ils vivre cela ? Ils apprécient en tout cas...

Le retour au pays, en plus de 48h, se passera bien ; je peux même acheter un peu d'artisanat au bazar de Tamatave, grâce à Andréa qui me pilote avec sa voiture et me dépose à la gare routière pour le car de nuit. Raoul a bien voulu garder mon scooter, qui sera en sécurité dans son garage.
C'est toujours pour moi un moment d'émotion intense quand je quitte Paul, Vavrina, Amélie et Vola, et même Hortensia venue me dire gentiment au revoir.
La route du retour est longue, mais les cahots du chemin font résonner dans ma tête tous les agréables souvenirs engrangés pendant les 17 jours passés dans ce qui est maintenant ma seconde patrie.

Paul et Vavrina, avant mon départ... et en attendant novembre !

"Rade Terminus" (Folio, 4310) est un roman fort dû à la plume de Nicolas Fargues. L'auteur vit et travaille à Madagascar, en tant que dirigeant de l'Alliance Française de Diego Suarez, la ville de la pointe nord de la Grande Ile. S'inspirant évidemment de son expérience d'expatrié là-bas, le livre regorge de passages "plus vrais que vrais", selon le mot de Raoul de Mahambo, qui, comme moi, en a eu communication par Gérard B.
Philippe, en situation de crise de couple, est envoyé là-bas par son ONG "Ecoute et Partage", en compagnie du jeune cadre dynamique Amaury. Maurice, un veuf de 69 ans, a épousé une Malgache, et vient aménager une maison achetée à Mada, pour s'y installer avec sa jeune épouse. Mathilde est là en touriste, pour découvrir "un des derniers paradis méconnus sur terre" (p. 47), dont elle rêve.
Bien sûr, les ONG en prennent pour leur grade, même si Philippe est idéaliste: "l'argent ne fait pas tout. Moi, en tout cas, je veux croire que, dans la plupart des cas, la dignité ou le côté humain passent avant." (p. 68). Jusqu'ici, tout va bien. Bientôt, arrivés sur place, tous vont déchanter. Mathilde, dans son Journal, note, dès son arrivée : "Dehors, c'est pauvre. L'odeur, la poussière, les bidonvilles, les gens qui marchent pieds nus au bord de la route. En ville, les trottoirs pas faits, des façades sales et décrépites, de la rouille partout, rien d'intact." (p. 77). A peine débarqué, Philippe est mis au parfum des us et coutumes locaux par un résident depuis 8 ans à Diégo : " Quand il s'agit de politique, le Malgache, il ne rigole pas. Enfin, quand je dis politique je suis gentil : je devrais plutôt dire magouilles, corruption, clientélisme, grand tralala et tchatche à gogo !" (p. 82). Maurice se retrouve aux prises avec toute une "famille". Amaury est obsédé par le danger perpétuel d'attraper la malaria ou d'avoir bu de l'eau du robinet !
Au coeur du roman, la rencontre entre Philippe et Hervé, ancien de "Ecoute et Partage" : celui-ci, en vieux briscard, le coache sur les filles malgaches : "Je te le dis: je connais presque pas de couples de Français qui aient pas pété à un moment ou à un autre, ici, et toujours pour la même raison... Tu sais, ici, toutes les filles vont voir le sorcier pour se marier avec un vazaha... N'importe quel vazaha a toutes ses chances ici, parce qu'il n'est pas jugé sur son physique. A ce propos, un jour, il y a un mec qui m'a dit un truc marrant : "Quand t'arrives ici, t'es Paul Newman, et quand tu rentres, t'es Paul Préboist !" (p. 114, 116, 119).
Les propos d'Hervé sur la sexualité des autochtones ébranlent Philippe, qui pense à ses difficultés avec sa légitime restée en France.
D'autres personnages - Renan, le fils d'Hervé, Français étudiant à Antsiranana (nom malgache de Diégo Suarez) ; Grégorien, le jeune Malgache qui va étudier en France ; un Malgache chicos et blasé, qui travaille en partenariat avec l'ONU, très critique vis à vis de ses compatriotes qu'il trouve fondamentalement paresseux, etc. - complètent les portraits brossés avec talent et vérisme.
Amaury est tombé dans les filets de la "bombe" Nirina et va vivre de divers trafics. Maurice va "péter les plombs" quand il se rendra compte qu'il est exploité et roulé par sa "belle-famille". Mathilde va rencontrer Philippe dans un petit village de la côte, mais sera déçue : "A vous entendre, conclut-elle, on se demande vraiment qui était Mère Teresa, par exemple. Vous croyez qu'elle aussi cherchait à fuir quelque chose ? Que tous les gens qui s'engagent pour une cause cherchent toujours à régler d'abord un problème personnel ? Que toutes les relations sont des malentendus ? Que personne n'écoute personne ? Que la vraie compassion et la vraie générosité n'existent pas ? C'est vrai ? C'est gai." (p. 215).
La fin tragique et plutôt pessimiste, reflète des faits divers bien réels, dont la presse locale s'est fait l'écho en 2003, et le "carnet" de Philippe, qui ponctue les dernières pages, vaut de l'or... A découvrir par vous-mêmes !

Ce lundi 7 octobre c'était la rentrée scolaire au CEG de Mahambo.L'inauguration du "Centre d'hébergement et appui scolaire MITSINJO - Mahambo" (dénomination officielle) eut lieu dès le lendemain, avec les 17 premiers élèves inscrits et en présence des "autorités" : Fara et Faly avaient bien travaillé les jours précédents pour préparer cette fête, un aspect de la vie sociale dont les Malgaches sont friands, comme je l'ai constaté à maintes reprises.

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Les préparatifs de la fête

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La réception des autorités à Mitsinjo

Ils ont dû s'occuper, pendant plusieurs jours, des autorisations diverses, administratives et judiciaires (constitution d'une association pour la protection des enfants, règlement intérieur, actes de naissance et fiche de renseignement pour chacun(e), autorisations parentales, etc.) nécessaires dans un pays très sensible à l'importance des "papiers officiels". Il a fallu payer les droits d'inscription au C.E.G. : 35.000 Ar. ou 40.000 Ar. pour les nouveaux élèves, soit 13  ou 15 euros/élève.
L'équipe de Fara et Faly avait également préparé une réception-collation sur le campus même, avec des invités vazaha de surcroît, dont Gérard Bonizec, grâce à qui j'ai reçu rapidement une vingtaine de photos de la cérémonie. Il fait partie de la douzaine de sponsors d'une des 12 maisons, 10 pour les élèves et les deux plus grandes pour la famille du gardien et les deux professeurs-relais, Hortensia et Agapet (en photo plus haut, début juillet).
Fara et Faly ont procédé à la distribution des uniformes et des fournitures scolaires : on aperçoit sur la photo les paquets destinés aux jeunes, les lampes solaires Ikea sur une table, des matelas.

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Le discours de Faly

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Gérard coupe le gâteau en mon nom

En présence des responsables de la municipalité (mairie et fokontany), des directeurs d'école, du docteur et du pasteur du village, et des parents bien sûr, il y eut, paraît-il, plusieurs discours, dont celui de Faly qui a de nouveau expliqué les buts et enjeux du projet. Par souci de moralité, les garçons seront hébergés d'un côté, les filles de l'autre.

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Le groupe des garçons...

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... et celui des filles

La convivialité était au rendez-vous, avec une généreuse collation offerte aux participants à cette fête.

Fara avait bien garni les tables sous le kiosque !

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Les garçons de la maison Marie B.

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Les filles de la maison Raymond

Vous vous doutez bien que j’étais triste de n'être pas là, mais que j'étais en pensée avec eux à Mitsinjo, et que je porte déjà dans mon cœur tous ces jeunes Malgaches dont je ferai la connaissance le 20 novembre...

En route pour une bonne année scolaire !

Tous ensemble, ça ira, ça ira...!

(à suivre)...